SOMOTHO , POESIE DU QUOTIDIENPOÉSIE DU QUOTIDIEN... : Raconter (un peu) sa vie.

 

« Mon premier souvenir lié au dessin remonte à ma jeune enfance, ou assise sur les marches d’escalier d’une maison que je n’habite plus, je m’appliquais à dessiner des chevaux. J’ai toujours ce dessin, et il ne ressemble plus à celui que je voyais avec mes yeux d’enfant…

Ensuite j’ai continué de dessiner, peindre et écrire, mélangeant parfois ces ingrédients dans mes compositions, parce que mon travail est avant tout narratif.

Deux thèmes m’intéressent en particulier : l’un touche à prouver le monde environnant, souvent par le biais de petits détails anecdotiques qui deviennent sujets centraux, et le second à réinventer un monde dont la logique et la construction se rêvent.

Dans ces derniers, une large empreinte extrême- orientale est volontairement laissée et teinte généreusement mes productions. Mais l’ensemble est largement autobiographique, comme une façon d’admettre simplement d’être au centre de son propre monde, sorte de réconciliation métaphorique avec son nombril, parce que les artistes parlent avant tout d’eux pour parler du monde.

 

La série sur le thème du chien s’intéresse en particulier à l’animal dans ce qu’il incarne de domesticité mais aussi de force imprévisible, rage, instinct, sauvagerie. Tantôt chien ou loup, étrangement compris dans la cadre, ou s’en échappant, la peinture telle qu’elle est utilisée dans sa facture expressionniste tend à impacter sur la nature profonde du monde animal qui n’est pas sans rappeler la nature ambivalente de l’homme. Ce monde partagé inéquitablement entre l’homme moderne et la source de ses origines, voilà ce que raconte l’espace de la toile et le geste parfois appuyé du peintre. »

 

 

 

Née en 1982, sous un patronyme tout à fait différent, Somotho poursuit des études d’arts appliqués, avant de les enseigner dans un lycée parisien, tout en poursuivant en parallèle ses activités artistiques. Son atelier-laboratoire, qu’elle transforme aussi parfois en appartement et qu’elle partage avec un chien, un chat et deux poissons rouge imaginaires, est le lieu de multiples expérimentations, qui se situent entre l’observation du monde réel, et une réécriture de celui-ci, en perpétuels mouvements.